Comment construire sur sols argileux

Mis à jour le 16/06/2021

Pour réduire le risque du retrait-gonflement des argiles consécutif à la sécheresse, des mesures collectives ou individuelles peuvent être mises en œuvre.

Il est parfaitement possible de réduire considérablement la vulnérabilité des constructions sur des sols argileux sujets à ce phénomène moyennant le respect de règles constructives relativement simples qui n'entraînent pas de surcoût majeur sur les constructions.

Il est donc fondamental :

  • de savoir identifier avant construction la présence éventuelle d'argile gonflante au droit de la parcelle en se référant à la cartographie de l'exposition au retrait-gonflement des argiles (cf. article sur la carte départementale), puis de réaliser les études géotechniques selon les modalités fixées par l’ arrêté du 22 juillet 2020 relatif au contenu des études géotechniques à réaliser dans les zones exposées au phénomène de retrait gonflement des argiles ;
  • de s'assurer que ce risque est pris en compte dans les projets de construction (cf ci-dessous) ;
  • de maîtriser et éloigner des rejets d’eau dans le sol (eaux pluviales et eaux usées) ;
  • d’éloigner les plantations d’arbres des bâtiments.

Les dispositions préventives généralement prescrites pour construire sur un sol argileux sujet au phénomène de retrait-gonflement obéissent aux principes figurant sur le schéma ci‑dessous :

L’arrêté du 22 juillet 2020 vise les techniques particulières de construction à mettre en œuvre dans les zones exposées au phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols argileux.

Parmi les travaux de réduction du risque retrait-gonflement, on peut citer :

  • fondations profondes, en premier lieu, les fondations doivent être suffisamment profondes et ancrées de manière homogène afin de s'affranchir de la zone la plus superficielle du sol, sensible à l'évapotranspiration et donc susceptible de connaître les plus grandes variations de volumes
  • sous-sol général ou vide sanitaire :Une construction sur vide sanitaire ou avec sous-sol généralisé est préférable à un simple dallage sur terre-plein. Un radier généralisé, conçu et réalisé dans les règles de l’art, peut aussi constituer une bonne alternative à un approfondissement des fondations
  • rigidification de la structure par chaînage : Afin de résister à la force des mouvements verticaux et horizontaux provoqués par le phénomène de retrait-gonflement, les murs de l'habitation peuvent être renforcés par des chaînages internes horizontaux (haut et bas) et verticaux pour rigidifier la structure du bâtiment
  • préservation de l'équilibre hydrique du sol :
    • tout élément de nature à provoquer des variations saisonnières d’humidité du terrain (arbre, drain, pompage ou au contraire infiltration localisée d’eaux pluviales ou d’eaux usées) doit être le plus éloigné possible de la construction. On considère en particulier que l’influence d’un arbre s’étend jusqu’à une distance égale à au moins sa hauteur à maturité  ;
    • sous la construction, le sol est à l’équilibre hydrique alors que tout autour il est soumis à évaporation saisonnière, ce qui tend à induire des différences de teneur en eau au droit des fondations. Pour l’éviter, il convient d’entourer la construction d’un dispositif, le plus large possible, sous forme de trottoir périphérique ou de géomembrane enterrée, qui protège sa périphérie immédiate de l’évaporation ;
    • en cas de source de chaleur en sous-sol (chaudière notamment), les échanges thermiques à travers les parois doivent être limités par une isolation adaptée pour éviter d’aggraver la dessiccation du terrain en périphérie. Il peut être préférable de positionner cette source de chaleur le long des murs intérieurs ;
    • enfin, les canalisations enterrées d’eau doivent pouvoir subir des mouvements différentiels sans risque de rompre, ce qui suppose notamment des raccords non fragiles (systèmes d’assouplissement) au niveau des points durs.

Pour en savoir plus sur les moyens de prévention des désordres lié au phénomène de retrait-gonflement des argiles dans l'habitat individuel, consultez :